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Italie / Travailleurs migrants saisonniers et agriculture paysanne /

Antoine, parisien militant pour les droits des paysans
15 décembre 2011 par Lucie

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Ville ou campagne ?

Urbain à 100%. J’ai toujours habité la ville, je suis à Paris depuis l’âge de onze ans et suis clairement parisien. J’ai adoré vivre en Argentine, à 3000 mètres d’altitude mais pour l’instant je ne me vois pas vivre ailleurs qu’en ville. Après avoir bossé sur le système agricole sud-africain, j’avais envi de voir comment c’était chez moi. J’ai fait du woofing pendant un mois et demi dans une ferme biologique du sud de la France. Et la campagne, l’agriculture c’est dur. Ça demande beaucoup de courage, de sacrifices. En revanche. Mon stage à Pretoria m’a clairement donné le goût pour les questions agricoles. Ici et ailleurs, les enjeux sont les mêmes et ça sert à rien d’aller bien loin, faire 5000 bornes, pour changer les choses. On a tendance a chercher ailleurs ce qu’on a chez nous. Or, si tu veux changer les choses, c’est chez toi que tu le feras le mieux. Mais le choix de l’agriculture est un hasard.

Nomade ou sédentaire ?

J’adore voyager. Déjà gamin, j’ai changé d’école primaire tous les ans donc j’ai l’habitude d’être le petit nouveau. Après ma licence à Paris, j’avais envie de prendre le large, d’aller voir ailleurs, selon un certain fantasme de chercher un meilleur là-bas, un là-bas indéfini mais qui dégage un appel certain. Erasmus ne me convenait pas ; j’ai donc pris une année de césure. Départ pour l’Amérique latine pour laquelle j’avais développé un fantasme de l’étranger encore plus fort. Mais je ne voulais pas non plus voyager pour voyager, donc je me suis trouver deux associations avec lesquelles travailler alternativement, en Argentine puis au Mexique. La première expérience a été assez traumatisante. J’étais censé aider au développement de partenariats entre les communautés locales qui vivaient dans les forêts tropicales et l’association qui m’accueillait dans des programmes de conservation de l’écosystème (programme pro-yungas) financés par des institutions publiques et privées internationales. Mais je me suis retrouvé à vendre l’association qui avait perdu son utilité en tant que médiateur entre les bailleurs et les communautés, et qui avait développé des stratégies de survie en mangeant à tous les rateliers, jouant sur tous les tableaux, par exemple, en se disant pro biodiversité, écosystème mais en vendant les droits d’exploitation des ressources locales contre financement par Veolia...Au final, j’ai fini par partir avant la fin et à développer davantage de liens avec les communautés qui n’avaient plus le comportement hostile qu’ils avaient développé à mon égard lorsque j’avais la casquette de l’association. J’ai ensuite travaillé bénévolement au Mexique dans un lycée, j’étais prof de français et assistant d’anglais dans un lycée rural. Au-delà du travail qui n’était pas folichon, ça a été une super expérience du côté humain et des rencontres.

Pourquoi Echanges et Partenariats ?

J’ai fait des études d’histoire et de sciences po. Au bout d’un moment, après un master de sciences po, je me disais que c’était un peu facile de pointer du doigt ce qui n’allait pas mais de rien proposer ou de ne rien faire. C’est pour ça que j’ai continué en master II professionnel en coopération internationale, politiques de développement. Je voulais sortir de la fac. C’est comme ça que j’ai plongé dans les questions d’agriculture. J’ai fait un stage, branché recherche étrangement, en Afrique du Sud pour le CIRAD sur l’accaparement foncier par les fonds souverains et les multinationales et sur la restructuration du système agricole. Et c’est étonnant comme l’Afrique du Sud post-apartheid prend le contrepied de ce qui était développé sous l’apartheid. C’est alors développé un des systèmes agricoles les plus libéralisés, avec un marché des matières premières dominé par les banques et les fonds d’investissement. J’ai adoré mon stage mais j’avais toujours cette répulsion pour le milieu académique. Je cherchais un truc cohérent théoriquement mais engagé. Une fille de mon master était déjà partie avec E&P. J’ai regardé et hop, je pars en Calabre à Rosarno sur la double question de l’agriculture paysanne et des droits des travailleurs migrants. Suite à la véritable chasse à l’homme contre les migrants qu’il y a eu en janvier 2010, cette ville est devenue le symbole de ce qu’on ne veut plus revoir. Je pars pour la Conf et vais bossé avec Equo Sud, une association de producteurs, plutôt de paysans qui développent à la fois un système style AMAP, avec la production et commercialisation en vente directe, et des outils de réflexion sur les questions des travailleurs saisonniers. Emerge un nouvel acteur dans le panorama, les prestataires de services qui encadrent les flux migratoires. En cette période de crise, l’Italie va, à n’en pas douter, connaître de fortes mobilisations populaires, et il faut réfléchir aux évolutions type émergence de prestataires de services en essayant de les extraire du seul cadre des questions migratoires ou agricoles pour les faire apparaître comme il se doit, à savoir un thème plus transversal et qui touche à d’autres enjeux de société.




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