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Brésil / Justice sociale et écologique / Mobilisations citoyennes /

Crises multiples et convergence des luttes, en route vers Rio+20
15 décembre 2011 par Nidal

Juliette s’est engagée en tant que volontaire pour travailler sur la question de la justice climatique. Elle part au Brésil pour suivre l’organisation du contre sommet Rio +20 et faire le lien entre certaines des organisations participant à cet événement militant.

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Selon ses mots « tu ne peux pas envisager la crise environnementale sans prendre en compte la question sociale. Les problèmes climatiques actuels sont liés à des phénomènes de dominations d’états sur d’autres, de populations sur d’autres. La question qui doit être posée est celle du mode de production, de consommation à outrance et du gaspillage des ressources qui est le nôtre au Nord, et des impacts que cela a au Sud, et sur la Nature. »

Pourtant la tendance actuelle n’est elle pas d’amener tous les pays vers un mode de production est de consommation tel qu’on le connaît ici ?
« Oui, cependant notre mode de vie doit nécessairement être remis en question car nous sommes dans un monde où les ressources sont limitées. Les solutions actuellement avancées à Durban, au sommet de l’ONU sur le changement climatique, proposent de rechercher des innovations techniques et une régulation des ressources par les marchés. Les ressources sont considérées comme des produits marchands, échangeables sur les marchés financiers du globe.
Les mouvements sociaux latino-américains, du moins certains d’entre eux, dépassent le clivage que l’on peut faire ici entre les questions environnementales et sociales. Ils mettent en avant un autre rapport de l’homme à son environnement, beaucoup inspiré des cultures indigènes. Cela fait longtemps que je suis curieuse de découvrir de plus près cet autre mode de pensée, cette autre culture militante ».

Si tu devais te raconter à travers les lieux qui t’ont marqué ?
« Tout d’abord il y a la Bretagne : c’est là que j’ai grandit, dans un milieu rural, proche de la nature et en même temps dans une région dévastée par l’agriculture productiviste. Mes parents sont militants écologistes, ils m’ont élevée dans une approche critique du mode dominant de rapport à l’environnement. Puis, il y a le Royaume-Uni, où vit une partie de ma famille : j’y vais régulièrement, j’y ai même travaillé plusieurs étés de suite quand j’étais adolescente. A l’époque le néolibéralisme y était bien plus avancé qu’ici, j’allais à Londres et la quantité de magasins, l’étalage permanent du luxe matériel était assez étourdissant. En grandissant j’ai aussi découvert les inégalités incroyables que produit ce système, le système social quasi inexistant, les séquelles de l’époque Thatcher. Enfin il y a les voyages, qui sont toujours aussi un peu militants : le Chiapas, la Palestine, les Balkans ».

Si tu devais te raconter à travers des livres ?
« Pendant l’adolescence j’ai beaucoup lu les livres de Zola, Dickens, Dostoïevski, qui parlent de justice sociale, de pauvreté, de la façon dont l’environnement social conditionne les trajectoires de vies. Puis, j’ai étudié la socio et j’ai découvert des auteurs qui m’ont beaucoup marquée. Évidement il y a Bourdieu, et au delà de la théorie sociologique, tu as les livres Contrefeux qui rassemblent ses articles et discours lors des grèves de 95, que je continue de relire régulièrement, et qui synthétisent sa critique du néolibéralisme de façon très compréhensible. Enfin’ un dernier auteur qui compte beaucoup pour moi, c’est Christian Bobin, dont la littérature se rapproche de la poésie. C’est une écriture assez spirituelle, et elle me fait du bien. En fait, j’ai besoin des deux je crois, de la découverte intellectuelle et spirituelle, j’ai l’impression que l’émancipation passe par là ».




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