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Maroc / Travailleurs migrants saisonniers et agriculture paysanne /

Nidal, de la ville aux luttes paysannes.
15 décembre 2011 par Juliette

JPEGNidal part un an au Maroc pour la Confédération Paysanne. Là bas, il va travailler sur la thématique des travailleurs saisonniers, et cherche à ne pas trop se projeter pour le moment : « Je n’ai pas envie de partir avec des attentes. En fait je ne sais pas ce que je vais avoir comme résultats, donc ça se construira sur le terrain je crois. Au niveau humain, bien sûr, j’ai des attentes, mais je pense aussi que je vais recevoir plein de choses sans forcément m’y attendre ».
 

Si tu devais te raconter en lieux ?
« Tout d’abord ce serait les grosses villes de mon enfance : Marseille et Paris. C’était déjà une première étape de l’interculturalité, le choc de passer de Marseille à Paris. Je crois que je suis resté un peu dans ce mouvement : par la suite je suis retourné à Marseille, puis je suis allé à rennes. Et puis il y a le yémen : c’est le pays de mes ancêtres, donc y aller ça soulevait une question identitaire forte, notamment d’aller dans le village de mon grand père. Voir que la vie pouvait être normale dans un monde complètement différent du nôtre, et qu’une fois que tu passes la barrière de l’étranger tu retrouves l’humain. C’est quelque chose qui me passionne depuis toujours, retrouver l’humain derrière ceux que tu rencontres. Le voyage, ça te permet de te rendre compte que derrière la différence culturelle, tu te retrouves quand même sur des choses communes.

En fait, je suis pas forcément attaché à des lieux mais plutôt à l’idée, ce qui m’intéresse c’est pas forcément où je suis, mais de me retrouver dans des situations nouvelles, et au final de retrouver mes fondamentaux.

Et il y a l’Égypte, où j’ai passé huit mois je voulais travailler plus près des luttes, notamment des luttes paysannes, commencer à être dans des mouvements militants. Au Yémen je m’étais mis dans une posture où j’acceptais tout sans trop remettre en question ce que je voyais. Et en Égypte j’ai rencontré des gens qui voulaient s’organiser mais n’en avaient pas le pouvoir. Ça m’a donné envie de travailler là dedans. J’ai compris que la question c’était pas tellement d’où tu viens, mais plutôt ce que t’as envie de faire.

Si tu te devais te raconter à travers les livres qui t’ont marqué ?
« Déjà, il faudrait commencer par monsieur chatouille ! ma mère me faisait des chatouilles en me le lisant, puis quand j’ai grandi, je l’ai raconté à mon petit frère. Je suis quelqu’un de très joyeux dans l’ensemble. Durant mes études on ne m’a pas permis de m’intéresser à des livres clés, pour tout te dire le premier truc qu’on nous a donné à lire à ma fac, c’était l’origine des espèces de Darwin ! Un livre qui m’a beaucoup plu c’est celui de Krishnamurty, un philosophe indien, qui m’a appris à prendre les choses en compte en essayant de mettre de coté mes repères personnels, à comprendre que ton appréhension des choses est liée à ton histoire de vie, à essayer de te détacher de tes pensées pour pouvoir écouter l’autre pleinement. Je ne suis personne pour juger l’autre quand il me parle de sa vie. Il y a aussi De l’inégalité parmi les sociétés, ce bouquin essaie de faire un parallèle entre les potentiels écologiques du monde tel qu’il était à la naissance de l’humanité et les rapports de force entre les société à travers l’histoire. Du coup, tu te rends compte que les hommes et leurs développements sont liés à leurs milieux. On se rend compte que les rapports de domination des sociétés sont liés aux potentiels de développement qu’offrait le milieux en terme d’agriculture, d’élevage et d’échange entre les populations, et certainement pas à des questions de race ou d’intelligence ».




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