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Espagne / Droit à la ville /

Alejandro, écouter pour comprendre
15 décembre 2011 par Sarah

Alejandro part à Séville pour travailler sur la thématique urbaine et la mobilisation des habitants, avec l’association Arquitectura y Compromiso Social.

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Une rencontre qui t’as marqué... Pendant mes études d’architecture à Séville, j’étais volontaire pour l’association Solidarios. Le soir, j’allais avec d’autres volontaires, porter du café et des biscuits à des personnes « sin techos » (sans logement). Mais au-delà d’une boisson chaude, c’est surtout du réconfort que nous devions offrir, on passait beaucoup de temps à parler avec eux, les écouter. J’ai rencontré beaucoup de personnages, aux parcours et aux histoires variées : des personnes âgées, des jeunes, des étrangers..., le plus souvent des gens qui ont coupé tout lien avec leurs familles.
Ces rencontres m’ont fait prendre conscience que se retrouver dans la rue est quelque chose qui peut arriver à tout un chacun. La folie est aussi omniprésente, comme Margarita qui ne se sépare jamais de ses sacs plastiques. J’ai compris alors, combien il est important de passer par dessus les murs qui nous empêchent d’entrer en contact avec les gens de manière horizontale. C’est une expérience qui m’a amené à beaucoup questionner ce que je faisais à ce moment là en école d’architecture, et a fait naître en moi le désir de m’engager.

Un pays où tu as été... Le Maroc, j’y ai vécu trois ans. J’y suis parti au départ comme volontaire pour l’association Architecture et Engagement social de Séville, qui travaille sur la problématique urbaine au niveau local. Je voulais voir comment les choses se passaient ailleurs, se confronter à une autre réalité.
J’ai réalisé là-bas un projet de fin d’études sur la restructuration du quartier Jnane Aztout, dans la ville de Larache, dans le nord du Maroc. Je me sens très lié au Maroc, qui ne se trouve qu’à 1h30 en bateau de ma terre natale. Je vois beaucoup de connexions entre le Maroc et l’Andalousie, des liens historiques et culturels, au-delà des frontières européennes.
Je vois les marocains comme des gens très fiers, au sens positif du terme : ils aiment partager leur culture et s’intéressent beaucoup à celle des autres. Ce sont des gens qui sont beaucoup dans l’échange et en demande de rencontres. Je trouve regrettable que des personnes, qui pourtant travaille dans le milieu associatif de la coopération international, arrivent au Maroc et ne prennent pas le temps de comprendre comment marche les choses là-bas. Ils appliquent alors leur propre schéma de pensée.

Un livre que tu as aimé... « Ebène », de Ryszard Kapuscinski. C’est un journaliste polonais qui a vécu en Afrique dans les années 60-70 et qui a écrit un essai sur la décolonisation de l’Afrique. Je trouve qu’il arrive très bien à décrire une situation, sans porter de jugement, et donne un nouveau regard sur la question. Il mobilise autant des rencontres qu’il a pu faire avec des gens dans la rue que celles avec des officiels. Il part d’anecdotes pour monter en généralité. Il cherche à montrer une situation au plus proche sans pour autant dire ce qu’il faut en penser. Il laisse le lecteur se faire sa propre opinion, sans imposer son envie.
Pour moi, aller vers l’autre, c’est une manière de mieux se connaître soi-même et pour cela, il faut être prêt à déconstruire sa propre vision du monde. C’est la démarche de ce livre.




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