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Brésil / Mobilisations citoyennes /

Maracanã, football et militantisme
2 mai 2012 par Juliette

Samedi dernier avait lieu la réunion de lancement de la campagne "Maracanã é nosso" (Maracanã est à nous), en opposition aux travaux de rénovation du très populaire stade de foot, et en défense d’un football à la brésilienne, populaire et accessible à tous.

Vous connaissez Maracanã ? Si vous vous intéressez un peu au football, ou que vous avez grandi dans une famille où l’on s’y intéressait un peu, il y a des chances pour que la réponse soit positive. Le nom de ce stade de Rio est intimement lié avec l’histoire du football au Brésil où ce sport transcende classes sociales, d’âge ou genre. Il a été construit en 1950, pour la Coupe du Monde de la FIFA, et pouvait contenir jusqu’à 200 000 personnes debout. Pour se l’imaginer, il faut entendre les vieux brésiliens raconter l’ambiance des premiers matchs de Maracanã, la foule pressée sous la chaleur dans le stade, la force des sentiments partagés dans ces moments là. La pelouse du stade c’est aussi celle de Pelé, Maradona, Eusebio...

Le stade a déjà été plusieurs fois en travaux, voyant son nombre d’entrées diminuer chaque fois. Il l’est à nouveau, dans la perspective de la prochaine Coupe du Monde, qu’accueillera le Brésil en 2014. Cette fois-ci il s’agit d’en finir définitivement avec le Maracanã d’antan : il faut un beau stade "à l’européenne", avec moins de places mais plus chères, de beaux parking (pour lesquels un quartier entier a déjà été expulsé), des commerces estampillés dont les bénéfices reviennent aux gérants du stade (fini les vendeurs informels). Évidemment tout cela va coûter incroyablement cher, on va donc organiser une concession, voire une privatisation du stade pour compenser l’argent public dépensé.

La manœuvre est fort classique, c’est la même qui est à l’œuvre dans le monde entier. Mais cette fois-ci l’on s’attaque à un symbole populaire au Brésil, et le tour de passe passe ne se fera pas sans remous. Pour preuve, la diversité des acteurs présents autour de la table ce samedi 28 avril pour la réunion de lancement de la campagne : mouvements sociaux, ONG, associations d’étudiants, et supporters organisés (front national des supporters, association nationale des supporters, etc.). La campagne vise à empêcher la privatisation totale ou partielle du stade, et à garantir l’inclusion des secteurs populaires au nouveau Maracanã. Les organisations de supporters sont bien informées, et pour la plupart bien remontées. Pourtant elles avertissent déjà que la mobilisation des supporters ne pourra pas se faire entre différentes équipes, ce sera chacun sa mobilisation parmi les grandes équipes de Rio, car même pour défendre Maracanã, on ne mettra pas un flamengista (supporter de Flamengo) sous la même bannière qu’un vascaino (supporter de Vasco da Gama).

Affaire à suivre donc...




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