« S’il vous plaît, dessine moi un futur » : L’Université de la Terre à l’UNESCO

Affiche de l’Université de la Terre à l’UNESCO. Crédit : Université de la Terre

Pour un premier déplacement dans le cadre d’une mission de service civique, on a connu pire ! C’était le vendredi 14 mars (dès 8h s’il vous plaît) à l’UNESCO pour la tenue de la 20e édition de l’Université de la Terre. Cet événement, dédié à la réflexion sur les grands enjeux écologiques, sociaux et économiques de notre époque, réunit intellectuel.le.s, scientifiques, philosophes, entrepreneur.euse.s et acteur.trice.s engagé.e.s pour échanger sur des thématiques liées à l’avenir de la planète et des sociétés humaines. Donc évidemment, pas mal de greenwashing, mais j’avoue que ce ne sont pas les conférences où je suis allée ; il y en avait plein d’autres beaucoup plus intéressantes !

Sous le signe du slogan « nature = futur », l’Université s’est ouverte sur une conférence réunissant l’anthropologue Philippe Descola, le philosophe Baptiste Morizot ainsi que la docteure en biologie et ingénieure Kalina Raskin.

Conférence d’ouverture animée par le journaliste Alexandre Kouchner, avec les prises de parole de Philippe Descola, Baptiste Morizot et Kalina Raskin. Crédit photo : Armel Fontaine

Associant dénonciation de notre ère capitalocène où triomphent le profit et l’illusion de la croissance, nécessité de resubjectiver le vivant qui nous entoure et de lutter contre cette transe collective entretenant le déni sur la crise climatique, cette introduction a donné le ton sur l’objectif de l’Université de la Terre : dans ce scénario digne d’une ode déclamée par Homère, ne nous bornons pas à être des Cassandre, maudit.e.s de porter la mauvaise nouvelle sans jamais être cru.e.s. Car s’il est évident que l’environnement et ses allié.e.s sont en train de perdre, que nous sommes en train de perdre, à présent, les lignes sont claires et l’ennemi identifié. A partir de ce moment, que faisons-nous ? Une partie de la réponse se trouve parmi les conférences, les interventions, les projections, les échanges, les stands de l’Université de le Terre. Puisque nous voulons être en mesure de pouvoir dessiner un futur.

Les événements se sont ensuite succédés donnant la parole à une grande diversité d’acteur.trice.s et abordant de multiples thématiques : intelligence artificielle, aménagement des territoires, santé, économie circulaire, mobilisation et engagement, droits de l’environnement, agriculture et alimentation, eau et océans, décroissance, émotions et transe, parole scientifique, pollution, information, etc.

Table ronde du samedi 15 mars « A quels médias se vouer ? » avec les interventions de Yann Chouquet, Carine Fouteau, Loup Espargilière, Arthur Grimonpont, Christophe Jakubyszyn, Eva Morel et Jean-Christophe Ploquin. Crédit photo : Armel Fontaine

Une succession de spécialistes et d’expert.e.s, certaine.e.s plus que d’autres connu.e.s du grand public, ont pris chacun.e leur tour la parole pour tout à la fois alerter et proposer des alternatives. Que ce soit Alexis Rosenfeld sur le grand bouleversement du vivant dans les océans, Marine Calmet concernant la nécessité d’accorder des droits à la nature afin qu’elle ne soit plus l’esclave de l’humanité ou encore Thomas Brail, Léna Lazare et Brigitte Gothière au sujet de la fameuse radicalité, qui n’est jamais loin des activistes environnementaux.

Table ronde du vendredi 15 mars au soir : « Faut-il être radical pour être entendu ? ». Intervenant.e.s (de droite à gauche) : Thomas Brail, Wolfgang Cramer, Brigitte Gothière, Réjane Senac, Léna Lazare. Crédit photo : Armel Fontaine

Le message qui ressort de cet échange est le suivant : poussons à l’action afin de changer de paradigme. Dessinons une nouvelle société où l’intelligence ne caractérise plus par une accumulation de profits, mais bien par la possibilité de vivre en harmonie avec le reste du vivant sur Terre.

Et si nous sommes taxé.es de personnes radicales, soit.