La situation Palestinienne : Comment en est on arrivé là?

Souvent, la question de l’oppression palestinienne est écartée de la conversation sous prétexte qu’elle s’inscrit dans un débat inextricable et trop complexe qui n’aboutit à rien . Néanmoins, balayer d’un revers de la main la question palestinienne du fait d’une présupposée absence de solutions me parait être la mauvaise manière d’aborder ce sujet. En effet, il faut re situer la question palestinienne dans la perpétuelle violations de leurs droits et scruter les origines de cet exceptionalisme légal.

Pour comprendre le statut juridique des Palestiniens aujourd’hui, il faut se pencher sur ses fondements, marqués par un rejet initial de leur droit à l’autodétermination par le mandat britannique pour la Palestine et, plus tard, par l’État autoproclamé d’Israël. La déclaration Balfour de 1917, bien qu’il s’agisse d’un texte non contraignant prônant la création d’un foyer national juif, avait un poids politique important puisqu’elle a été approuvée par le cabinet de guerre britannique et intégrée dans les pratiques du mandat britannique. 

Dès le début, comme en témoigne la lettre de Lord Balfour au Premier ministre britannique en 1919, la Palestine mandataire a été distinguée pour son « statut exceptionnel », permettant ainsi l’établissement d’un régime spécial sui generis pour le territoire. Ce régime « unique » n’était pas uniquement le résultat d’une logique impériale mais s’inscrivait entièrement dans le cadre de la loi. Le mandat fait référence aux droits nationaux juifs à six reprises, présentant ainsi l’établissement de l’État juif en termes d’obligation légale. En juxtaposition, il désigne les Palestiniens arabes (90 % de la population) comme des « non-Juifs », construisant ainsi leur identité de manière négative. Comme le dit Noura Erakat :  » D’un trait de plume, une communauté internationale naissante a institutionnalisé le cadre d’exception justifiant l’élusion du statut juridique des Palestiniens en tant que peuple « . Un cadre qui met en évidence la complicité du droit international avec le projet sioniste de colonisation, et qui a jeté les bases de la dépossession des Palestiniens et de leur assujettissement à un regime de « violence légitime « . 

Le projet colonial, caractérisé par des politiques telles que la « loi sur le transfert des terres » (1921) et la « taxe sur la propriété rurale », a conduit à la paupérisation des agriculteurs palestiniens et à une présence croissante de colons juifs. Ce phénomène a entraîné des soulèvements dans la Palestine mandataire de 1936, permettant ainsi au mandat britannique d’annoncer la loi martiale, un phénomène qui a marqué le début de l’assujettissement des Palestiniens à la règle de l’(in)sécurité (Un phénomène qui est encore d’actualité puisque certaines ONG’s défendant les droits des palestiniens sont maintenant considérée comme des organisations ‘Terroristes’). 

Plus tard, le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies a présenté la résolution 181 comme une recommandation du plan de partage, qui a conduit à la naissance de l’État d’Israël déclaré le 17 mars 1948. Le conflit entre les palestiniens et les colons a conduit à l’expulsion de 250 000 Palestiniens – sous tutelle britannique. En 1949, date de la fin officielle de la guerre, d’importants déplacements territoriaux et démographiques ont eu lieu ; la population palestinienne du  » Mandat pour la Palestine  » est passée de 1 million à 160 000 personnes, un déplacement forcé désigné par les Palestiniens sous le nom de Nakba (Catastrophe en arabe). Les conquêtes territoriales au nord et à l’intérieur de Jérusalem n’ont pas respecté le plan de partage et le tracé de la ligne verte ( » frontière interétatique « ) a inclus ces acquisitions illégales. Ainsi, 78% de la Palestine mandataire est passée sous contrôle israélien, le reste étant désormais appelé bande de Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est. 

On assiste à un changement de paradigme marqué par la guerre des six jours de 1967 qui oppose une coalition d’États arabes (Syrie, Jordanie et Égypte) et Israël. Après le cessez-le-feu du 9 juin, Israël avait conquis et occupé les hauteurs du Golan syrien, la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï à l’Égypte, ainsi que la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la Jordanie. Ensuite, l’établissement de colonies Israéliennes dans les territoires occupé à réellement commencé en 1967, mais s’est accéléré avec l’arrivé de Likoud au pouvoir en 1977. Bien que les Accords de Camp David on conduit à l’évacuation des colonies du Sinai (1982) et l’embargo sur Gaza (2005) au démantèlement des colonies de Gaza, l’ascension de Netanyahou au pouvoir à conduit a l’acceleration de la colonisation en Cis-Jordanie et à Jerusalem Est.

Bien que ces colonies soient reconnues comme des violations du droit internationales, L’Union Européenne ferme les yeux en affirmant qu’elle partage avec Israel les valeurs communes de la démocratie, le respect de la liberté et le règne de la loi. Cette coopération, régulée par l’Union pour la Méditerranée, le Partenariat EuroMed et la Politique Européenne de Voisinage, reflète l’hypocrisie de l’UE et constitue un des combats majeurs des mouvement pro palestiniens Européens.

C’est dans ce contexte que je suis envoyé par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) au sein de la Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine (CECP). Le but étant de mettre en avant l’Initiative Citoyenne Européenne, une pétition qui revendique l’interruption des échanges commerciaux avec les colonies Israéliennes -Illégal dans le droit international. De plus, je vais participer aux Lobby days entre le 5 et le 7 Décembre 2022, qui vise à plaidoyer pour les droits des palestiniens au sein de l’UE, introduire la notion d’apartheid pour designer la situation palestinienne, et souligner le fait que les investissements et échanges commerciaux avec Israel rendent L’UE complice a l’oppression Palestinienne. 

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