Naissance et évolution du mouvement altermondialiste
Le mouvement altermondialiste est un mouvement fondé sur l’idée qu’une autre organisation du monde est possible. Sans rejeter la mondialisation, il dénonce la recherche effrénée du profit et la montée des inégalités, en réaction il propose des changements basés sur le respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
Ce courant de propositions est animé tant par des associations, que par des syndicats, des médias ou des partis politiques.
Ainsi, les modes d’action sont eux-mêmes très diversifiés, de pétitions à sommets mondiaux en passant par les mobilisations de rue.
Naissance et évolution du mouvement altermondialiste
Cette prise de conscience commence dès le début des années 1990 quand des acteurs très divers (syndicats, intellectuels, activistes, etc.) se mobilisent contre les politiques néolibérales dénonçant notamment leurs impacts sur les inégalités et l’environnement. Parmi ses acteurs on identifie la révolte des zapatistes au Mexique, la « guerre de l’eau » en Bolivie, les coalitions sud-africaines contre les privatisations, les mouvements des petits paysans en Asie et en Amérique latine qui se réunissent au sein de la Via Campesina et les mouvements féministes.
En 1999, les altermondialistes du monde entier se réunissent à Seattle à l’occasion du sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce. Les négociations de l’OMC échouent et bien que d’autres raisons soient à prendre en considération pour l’abandon du projet, cette mobilisation très médiatisée devient l’incarnation du message central de l’altermondialisme : de « simples citoyens » peuvent avoir un impact jusqu’au plus haut niveau de décision international.
Suite à ce succès, la communauté altermondialiste décide de se réunir de nouveau. Le premier Forum Social Mondial, organisé à Porto Alegre (Brésil) en janvier 2001 marque le début d’une nouvelle phase. Au cours des cinq années qui suivirent, des centaines de Forums Sociaux furent organisés au niveau local, national, continental et mondial. Plutôt que l’opposition à une institution internationale qui fut au cœur des contre-sommets, les forums ont pour objectif de favoriser les échanges entre des militants de différentes parties du monde autour des alternatives qu’ils mettent en œuvre. C’est l’occasion pour les organisations participantes d’apporter leur contribution au développement de nouvelles initiatives mais également d’étendre leur réseau, de lancer des pétitions ou des actions communes et de participer à l’immense variété des activités organisées sur place notamment les conférences ou les spectacles.
Le mouvement altermondialiste est lancé.
Epuisement et renouveau du mouvement altermondialiste
Après 2005, plusieurs rencontres altermondialistes ont connu des résultats plus mitigés. Bien qu’ils montraient la capacité du mouvement à s’étendre géographiquement et à mieux intégrer l’Afrique, le nombre de participants a décliné.
C’est au cours du Forum mondial de l’éducation de 2010 à Ramallah, dans la volonté de ranimer l’esprit des forums sociaux mondiaux, que l’idée d’un espace ouvert et continu de discussion sur les débats stratégiques et les propositions d’action est né. Les précurseurs de ce projet sont Pierre Baudet, Gustave Massiah et Rainah Vinod avec la volonté de valoriser une plate-forme continue de collaboration.
En 2011, la première version du site Internet est lancée. Porté par le mouvement IPAM (Initiative pour un Autre Monde), il fonctionne par le biais de groupes de travail, privilégiant le travail horizontal et en réseaux, ATTAC, Autres Bresils, FMAS, 350.org, Les nouveaux cahiers du socialisme, Europe Solidaire Sans Frontières, New International et De la plume à l’écran.
Aujourd’hui Intercoll propose la réflexion collective au développement des alternatives économiques, sociales, écologiques, idéologiques et politiques afin de repenser le monde actuel et de créer un avenir basé sur la solidarité et la justice sociale.
Plus qu’un aboutissement du mouvement altermondialiste, c’est un forum social 2.0.
Pour aller plus loin: Voir le site web d’intercoll