Bouddhisme extrémiste, islamophobie et impunité.


Pour vous aussi le bouddhisme est une religion pacifique, respectueuse et tolérante?
Et pourtant, elle connait aujourd’hui l’émergence d’une branche extrémiste promouvant haine et violence. Ce bouddhisme extrémiste est largement présent en Birmanie. Mais comment une telle dérive peut-elle être acceptée?
De plus en plus de moines dit « extrémistes » se mettent à diffuser une idéologie islamophobe tout en prônant la suprématie du Bouddhisme. Souvent en contradiction avec les valeurs défendues par la religion bouddhiste ce type de comportement peux se voir condamner par la haute autorité du clergé bouddhiste du pays, la Sangha. Ce fut le cas du moine Wirathu, leader de l’ancien mouvement Ma Ba Tha, principale organisation bouddhiste extrémiste de Birmanie. Suite à de nombreux prêches très controversés, la Sangha a condamné le moine Wirathu à garder le silence pendant 12 mois. Interdit de prêche, le moine n’a cependant pas disparu du paysage nationaliste et est resté très actif sur les réseaux sociaux.
Même si certains se sont vu sanctionner, nombreux sont ceux qui agissent encore en toute impunité.
Cette inaction du gouvernement a récemment été dénoncée lors d’une conférence de presse organisé par le moine Ashin Thu Nya en mars. Cette conférence a donné lieu à une confrontation entre les activistes et les nationalistes.

« On se doutait que les nationalistes s’opposeraient à cette conférence. Nous avons prévenu les autorités d’une éventuelle menace mais aucune protection n’a réellement été déployée sur place. Ce qui devait arriver arriva et nous avons été encerclé par des centaines de nationalistes et contraint d’interrompre la conférence », souligne Thet Swe Win, directeur de l’association CYSH luttant activement contre la montée du nationalisme en Birmanie.
« Ce n’est pas un incident isolé. Nous, les activistes, nous ne nous sentons pas en sécurité. Cela empêche une partie de notre communauté d’agir. Nous sommes connus des groupes nationalistes et recevons régulièrement des menaces. Malheureusement l’état de droit n’est pas respecté dans notre pays et cela nous met en danger. »
Ce sentiment d’insécurité grandissant couplé aux projets de lois limitant la liberté de manifestation freinent largement les initiatives de luttes des rares activistes osant encore s’exprimer.
Pour en savoir plus, voici un reportage de Christophe de Buretel

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Crédit photo: Thet Swe Win