Brève #1 : Pourquoi la pauvreté ?
What challenges are the most important for youth in our communities ? »
Littéralement : Quels sont les enjeux les plus importants pour la jeunesse dans nos communautés* ?
La question était posée en ces termes sur le tableau. Elle était adressée à tous ces jeunes venus participer au « Youth Camp » à Stellenbosch, ville à environ 2h de Cape Town.
Ces jeunes ont pour seul point commun le fait d’être jeune, et c’était le but de ce camp. Ils ont tous entre 16 et 35 ans. Dans la salle, il y a non seulement des sud-africains mais aussi des zimbabwéens, des congolais, des rwandais, des somaliens. Ils sont réfugiés, immigrés, chrétiens, musulmans, ils viennent de zones urbaines et rurales. Tous sont venus pour discuter ensemble de la situation dans laquelle ils évoluent, vivent ou survivent ici en Afrique du Sud.
A cette question, les même mots ressurgissent presque en choeur :
Chômage, violence, crimes, violences faites aux femmes, viols, mères-adolescentes, gangs, drogues, alcool, manque d’accès à l’éducation, harcèlement, xénophobie, discriminations.
Voici ce qu’ils évoquent quand ils parlent de leur quotidien.
Ils débattent et tentent de faire des liens entre tous ces mots, et peu à peu, le fil se déroule : le chômage est au centre de tout ça, c’est de lui que découle tous les autres…
La pauvreté.
A partir de là, la question de l’animatrice fait taire la salle :
« Pourquoi il y a du chômage ? »
« Pourquoi nous sommes pauvres ? »
Silence.
Chacun tente de trouver des explications.
Ils évoquent tour à tour leurs propres responsabilités, peut être que l’on est trop….
Ou pas assez…
Puis, vient la question de la responsabilité de l’Etat.
Que font-ils pour nous ? Rien.
« Vous savez qu’il y a un budget qui est alloué pour le développement dans vos communautés ? »
« Non »
« Si ! Chez moi c’est 15000 R par an (1000 euros) »
« Et il va où ce budget ? Vous l’avez vu ? »
« Dans leurs poches ».
Silence.
*La « community » désigne le quartier.