Peuples autochtones et résistances dans la crise économique mondiale

Nous assistons depuis 2008 à une crise économique majeure à l’échelle mondiale, conséquence des limites d’un système capitaliste néo-libéral qui privilégie la recherche des profits plutôt que le bien-être des populations et contribue à l’enrichissement d’une minorité. Les seules réponses apportées par les dirigeants de ce monde se situent dans la continuité de cette logique. Les politiques d’austérité se sont multipliées, attaquant les services publics, les droits des travailleur-euse-s et fragilisant encore plus notre écosystème. Les populations les plus touchées étant encore une fois les populations les plus précaires : les femmes, les jeunes, les personnes racisées etc.
Cette crise économique s’accompagne également d’une montée des idées réactionnaires et d’une progression de l’extrême droite (incarnée notamment par le Front National en France) sur la scène politique mais aussi dans la rue. Les attaques racistes, islamophobes, homophobes se multiplient et les droits fondamentaux sont remis en question.
L’arrivé au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis est emblématique de cette situation.Clairement du côté des riches, de par son parcours personnel mais également sa politique économique, le nouveau président américain a également ressuscité des blessures

jamais refermées d’une société patriarcale, construite sur le racisme, contre les autochtones puis contre les esclaves et leurs descendants. Dans ce contexte, la situation des populations indigènes apporte à la fois un exemple de ce dont est capable le capitalisme pour arriver à ses fins, mais constitue également un modèle de lutte collective pour le droit à la terre, l’autodétermination des peuples, contre le racisme et le colonialisme.
Depuis la « découverte » de l’Amérique en 1492, les peuples autochtones présents sur le continent ont dû faire face à l’occupation de leurs terres, l’appropriation et la destruction de leurs ressources naturelles, et un génocide organisé (que ce soit par l’élimination directe de ces populations ou la déportation massive d’enfants loin de leurs foyers par le système des internats notamment). Loin d’être finie, cette politique se poursuit toujours aujourd’hui, retreignant de plus en plus leurs espaces de vie. Chassés de leurs terres pour des raisons économiques liées notamment à l’exploitation des sols, ils se retrouvent contraints de vivre dans des réserves et de restreindre leurs activités ou d’aller chercher du travail dans les villes dans lesquels ils subissent le racisme de plein fouet. Ils sont par ailleurs parmi les premiers touchés par la crise écologique qui s’aggrave. L’exploitation des sols ou l’installation d’oléoducs sur leurs sols détruisent leur environnement et pollue les rivières essentielles à leur survie.
Face à cette situation des résistances s’organisent. La lutte contre l’installation d’un pipeline dans la réserve Sioux de Standing Rock, dans le Dakota du Nord en est un exemple. Pendant plus d’un an, les peuples autochtones ont lutté collectivement et affronté l’armée américaine pour sauver leurs terres. La construction de l’oléoduc, abandonnée sous la présidence Obama s’est malheureusement réalisé avec l’arrivé de Trump au pouvoir, mais cette lutte reste un exemple pour les peuples autochtones et tous les peuples exploités à travers le monde. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une résistance plus large au capitalisme et à ses politiques et fait écho aux nombreuses luttes qui ont émergé ces dernières années : nuit debout et mobilisation contre les violences policières en France, le mouvement des indignés en Espagne, les mouvements Occupy et Blacks Lives Matter aux Etats-Unis, les révolutions dans le monde arabe…